Les Dames du Val de la Luzége

Publié le par Fred Tréglia

Certains connaissent le lieu pour son festival de théâtre, mais cette vallée surplombée par le Roc du Gour Noir, qui signifie littéralement « le rocher de la sombre rivière », cette verte et noire vallée reste un refuge pour une colonie de fées et quelques fanettes. Il faut dire qu’elle reste peu accessible, aussi vais-je narrer l’histoire de ces trois fées et de leur suite. L’aînée porte le joli nom de Luzièri. Notons que peu de fées ont un nom encore connu aujourd’hui ; avec le temps, ce nom a mué et a été confondu avec celui de la rivière, la Luzège. Certains disent qu’elle n’est que mi-Fée et mi-Ondine, alors que c’est une grande fée, aux yeux verts, à la chevelure rousse et au teint pâle et bleuté, la sœur de la grande Fée qui régnait sur le Limousin !

Cette vallée était donc une principauté, relativement éloignée de l’habitation des autres fées. Aussi, lorsque l’appel à rejoindre le « Peu de la Fade » fut lancé, un feu follet fut-il dépêché. Il se nommait Antiochus et avait pour antique charge de veiller sur une tombe d’un guerrier ; or, une tempête avait abattu un chêne qui s’était renversé sur la tombe. Le Feu Follet avait alors pris certaines libertés avec sa charge, n’hésitant pas à rejoindre des fanettes et, avec elles, la cave d’un vigneron d’Argentat… Lorsqu’il reçut sa mission, il n’avait pas les idées bien claires ! C’est ainsi que, du Palais, il se rendit dans la nuit aux Orgues de la Dordogne. Il y avait là un petit village : il s’y assoupit. Une vieille femme, voyant au matin, contre un caillou, cette créature brillante, s’en saisit et le mit dans un bocal ! Fortune et richesse étaient promises à ceux qui capturaient un feu follet. Antiochus se réveilla fort en colère, mais ne put s’échapper. Durant des mois, la vieille l’exhiba comme une bête de foire ; on payait pour le voir : la prophétie se réalisait ! La vieille avait les poches pleines, poursuivant sa route sur les chemins de Xaintrie. En ces temps, les brigands étaient nombreux. Entendant parler de la vieille, ils la recherchèrent et la trouvèrent : prise de panique, elle sortit le bocal… l’échappa… il tomba au sol … se brisa. Le feu follet, vif comme un éclair, reprit sa route, laissant les méchants dépouiller la vieille. Il ne s’arrêta qu’au Château de Ventadour, forteresse qui venait d’être bâtie. Se souvenant de sa mission, il pensa n’être plus très loin et s’accorda un peu de repos. Soudain, il vit un tonneau ouvert et s’y faufila. Un bruit sourd. Le couvercle s’était refermé. Désabusé, il but et rebut… Combien de temps se passa avant que l’on ne rouvrît ce tonneau ? Antiochus n’en savait rien. Sentant soudain le tonneau dévaler une pente, le Feu Follet eut très peur. Se blottissant entre ses ailes, il attendit avec courage l’impact. Dans un grand fracas, le tonneau éclata. Antiochus, désorienté, en profita pour reprendre sa route et rejoindre les fées de la sombre rivière. Il leur transmit sa dépêche et toutes se mirent en route joyeusement.

Lorsqu’elles arrivèrent à la montagne, il n’y avait aucune lumière, aucune musique ! Luzièri redemanda à Antiochus s’il n’avait pas fait erreur. Un autre feu follet était là, mais il fut atterré : cela faisait au moins un an que la porte s’était refermée et que le Long Sommeil avait commencé ! Antiochus voulait se cacher, se faire plus petit qu’une fourmi. La grande fée tonna mais, une fois sa colère passée, tous prirent le chemin du retour… jusqu'à leur verte vallée, où les fées sont toujours et, pour elles, rien n’a finalement changé…

 

Propos recueillis par votre serviteur auprès du sieur Antiochus dans la taverne « L’étape », sur la place du Marchadial d’Egletons, sous une banquette où la pauvre créature oublie ses erreurs dans la douce tiédeur du bourbon et de la bière…

                                         Corybante Fred. T. di Ventadorn
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